Suite à une de mes récentes publications sur ce blog, mettant en avant les risques d'une activation trop intense du Réseau, une personne rencontrée lors de ma dernière conférence à la Maison des Essec m'a raconté l'histoire suivante:

" Lors d'une semaine où j'avais pris beaucoup de rendez-vous Réseau, je me suis retrouvé, le jeudi soir, dans le bureau d'un Directeur Général qui m'a accueilli de façon très sympathique. Je me suis présenté et, après avoir validé le temps dont il disposait, je lui ai rappelé que je venais de la part de Jean-Louis XYZ. L'ennui, c'est qu'il ne connaissait pas Jean-Louis... J'ai vite réalisé que je m'étais trompé de connecteur. Mon cerveau saturé d'informations avait mélangé les données et mon entretien Réseau partait sur de mauvaises bases. Il m'a fallu plusieurs minutes pour rétablir la confiance..."

Prudence donc et surtout portez une attention extrême à la préparation de vos mises en contact et de vos entretiens Réseau. N'oubliez jamais que la confiance est au coeur du succès du Networking. Si vous n'inspirez pas confiance, si vous êtes confus et dilettante, le Réseau ne vous mènera nulle part.

Ca y est, c'est le moment: la saison des cartes de voeux est arrivée! A votre stylo et à votre clavier!

Voici 15 conseils pour vous aider à optimiser cette formidable occasion d'activer une fois par an la quasi totalité de votre réseau:

1) préfèrez la carte de voeux papier au mail. Plus personne ne reçoit de courrier alors que nous sommes submergés de mails. Vos "voeux papiers" auront beaucoup plus d'impact que le 153ème mail reçu de la journée. Réservez les mails pour les inconditionnels du net.

2) personnalisez votre carte de voeux. Ecrivez un mot personnel, ne vous contentez pas d'un message passe-partout signé à la va-vite.

3) envoyez vos voeux avant Noël, vous serez moins noyés dans la masse.

4) n'attendez pas le 31 janvier, 16h00,  pour porter toutes vos enveloppes à la poste.

5) écrivez vos enveloppes à la main. Ne mettez pas d'étiquettes autocollantes.

6) répondez à tous les voeux que vous recevez.

7) tenez un tableau de suivi précis de vos voeux envoyés, reçus et répondus.

8) ne vous mélangez pas les pinceaux dans votre suivi. Par exemple, je reçois les bons voeux de Jacques Icx et je ne sais pas s'il répond à mes voeux ou s'il a tiré plus vite que moi.

9) si vous êtes en recherche d'emploi, choisissez une carte de voeux sobre et de bon goût (Unicef, Médecins du monde, etc.).

10) glissez toujours votre carte de visite dans votre enveloppe. Il n'y a rien de pire que de ne pas avoir les coordonnées de la personne à qui répondre.

11) répondez par mail aux voeux qui vous arrivent par mail.

12) si vous envoyez vos voeux par mail, évitez les animations attachées qui n'intéressent pas grand monde.

13) profitez de cette cérémonie des voeux pour mettre à jour votre carnet d'adresses

14) évitez absolument les envois groupés par mail!

15) n'hésitez pas à proposer une rencontre ou un déjeuner dans les semaines à suivre.

Dans le mensuel L'Entreprise daté de décembre 2010, on trouve un article très intéressant intitulé: "Les 8 leviers pour grandir, dévoilés par nos champions".

Les journalistes de l'Entreprise ont identifié, avec l'appui de la Coface, 60 champions de la croissance, c'est à dire soixante entreprises immatriculées en 2000, ayant dépassé le seuil des 10 millions d'euros de chiffre d'affaires tout en gardant leur indépendance. En écoutant les patrons de ces entreprises, il ressort que les huit leviers de la réussite sont:

- la croissance externe

- l'innovation

- l'international

- les levées de fonds

- la marque

- la franchise

- le juste prix

- l'équipe.

Rien de révolutionnaire, me direz-vous. Sauf que dans le paragraphe sur l'équipe, on peut lire tout un développement sur l'importance de "Choisir des réseaux influents".

Extraits:"Un patron de PME ne peut espèrer développer son activité s'il garde le nez dans le guidon. Il doit s'investir dans des réseaux professionnels. Il est normal qu'il ait cinq déjeuners par semaine. Il ne peut prendre qu'un plat et boire de l'eau, mais il ne doit pas refuser les invitations."

Plus loin dans l'article: "La pédégère estime qu'elle qu'elle doit environ 20% de son succès aux réseaux auxquels elle a adhéré...Au total neuf réseaux...Au total, Sandra Le Grand consacre deux soirée par semaine à ces différents clubs et dépense 15000  euros par an en adhésions diverses."

Finissons par le bon mode d'emploi: "Faire partie d'un réseau suppose de l'assiduité, l'envie de partager, d'être généreuse avec les autres. Il ne s'agit pas simplement de manger des petits fours."

La semaine dernière, je présentais les " Dix facteurs clés de succès du Réseau en recherche d'emploi" devant les membres d'Acte à Paris dans le 14e. Mardi prochain, je ferai la même chose pour l'association Restart à Paris. Et jeudi dernier, mon ami Eric est venu me voir à mon bureau pour choisir une date d'intervention pour Acte à Poissy.

Depuis sept années, je prends le temps d'aller à la rencontre de beaucoup d'associations de cadres en recherche d'emploi car je considère qu'elles font une superbe travail.

En effet, la pire des choses lorsque l'on se retrouve en "transition de carrière", c'est la solitude. On se retrouve tout seul chez soi à répondre à des annonces et à consulter frénétiquement Internet pendant que ses amis et ses anciens collègues travaillent. On peut alors très vite se déconnecter du monde professionnel et entrer dans la spirale infernale de la solitude, du doute et de la déprime.

Pour ceux qui n'ont pas la possibilité de bénéficier d'un accompagnement par un cabinet d'outplacement, les associations de cadres chercheurs d'emploi représentent une chance à ne pas laisser passer. En les rejoignant, le candidat va non seulement trouver un bénévole qui va le suivre tout au long de sa recherche, mais aussi et surtout la force collective d'un groupe de personnes mobilisé pour accélérer et faciliter son retour à l'emploi.

De plus, c'est le plus souvent dans ces associations que le candidat découvre la réalité et la force du Réseau. Car la personne isolée et désarmée, en rencontrant d'autres individus en recherche d'emploi et des consultants bénévoles, comprend immédiatement comment le Networking fonctionne. On lui donne non seulement des conseils mais aussi des contacts. Il est reçu par des gens qu'il ne connaît pas et qui essayent de l'aider. Et, un jour, il trouve un bon job.

Commence alors pour lui, le temps de rendre à l'association, et au Réseau en général, tout ce qu'il a reçu pendant sa période de transition de carrière.

88% de la population française considère que le piston prime sur le talent! C'est ce que le magazine Le Point daté du 4 novembre souligne en citant l'étude réalisée par Sky Prods. Pire encore, deux tiers des personnes interrogées pensent que le piston a plus d'importance aujourd'hui qu'il y a dix ans! En prime, 50% des testés estime que les dirigeants du Cac 40 ont quasi tous été pistonnés.

Vous ajoutez à cela l'article paru dans le Challenges du 28 octobre dernier concernant les réseaux des grandes écoles et vous êtes certain d'avoir découragé et dégouté des légions d'étudiants, cadres et fonctionnaires français.

La réalité est plus complexe que cette analyse sommaire de notre société. Voici quelques éléments de réflexion pour nourrir le débat.

Oui, le piston existe toujours. Il se manifeste souvent dans le cadre familial (ou amical) et peut être très visible quand, par exemple, un patron installe son fils ou sa fille aux commandes de son entreprise. Il constitue un signe de pouvoir car pour imposer un incompétent à un poste clé, il faut en avoir les moyens.

Non, le piston ne prime pas le talent. Si vous n'avez pas de compétences et que l'on vous nomme à un poste à responsabilités, vous êtes sûr d'exploser en vol. En revanche, si vous avez du talent et que vous n'avez pas un minimum d'intelligence relationnelle, votre carrière professionnelle risque de sérieusement s'enliser. Citons cet ancien élève de Polytechnique de 46 ans qui se plaignait de ne pas trouver de job en disant: "Je ne comprends pas, j'ai un QI de 180 et personne ne veut m'engager! Qu'est-ce que c'est que ce pays?" Le problème pour lui n'était pas son QI mais son QE (Quotient Emotionnel) manifestement faible.

Non, tous les patrons du Cac 40 ne sont pas des pistonnés. Ce sont, pour la plupart, des travailleurs précaires - très bien payés - qui ont su tisser un réseau de relations en plus de leur talent de manager. Mais, il suffit de regarder ce qui vient d'arriver à Gilles Pelisson pour comprendre que, du jour au lendemain, leur actionnaire peut les faire sauter. Un vrai pistonné, lui, ne saute jamais.

Non, il ne faut pas surestimer les réseaux des grandes écoles. Certes, la solidarité existe entre les anciens diplômés mais cette union sacrée est souvent source de déception. Si vous êtes un diplômé d'une grande école au chômage, n'attendez pas d'être reçu automatiquement par tous les grands patrons figurant dans votre annuaire!

Oui, le Réseau que l'on se constitue tout au long de sa vie professionnelle est précieux. Oui, il faut le cajoler, l'entretenir et bien le servir.

Oui, à compétences égales, c'est le candidat connu et apprécié par le Réseau, qui décrochera le job ou la promotion. Parce qu'on préfère engager ou promouvoir un candidat "de confiance" qu'un individu dont personne ne peut se porter garant.

Oui, enfin, il serait temps que l'on enseigne le Réseautage dans les écoles et les universités. Mais là, je me répête.