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Piston ou pas piston - Eternel débat

88% de la population française considère que le piston prime sur le talent! C'est ce que le magazine Le Point daté du 4 novembre souligne en citant l'étude réalisée par Sky Prods. Pire encore, deux tiers des personnes interrogées pensent que le piston a plus d'importance aujourd'hui qu'il y a dix ans! En prime, 50% des testés estime que les dirigeants du Cac 40 ont quasi tous été pistonnés.

Vous ajoutez à cela l'article paru dans le Challenges du 28 octobre dernier concernant les réseaux des grandes écoles et vous êtes certain d'avoir découragé et dégouté des légions d'étudiants, cadres et fonctionnaires français.

La réalité est plus complexe que cette analyse sommaire de notre société. Voici quelques éléments de réflexion pour nourrir le débat.

Oui, le piston existe toujours. Il se manifeste souvent dans le cadre familial (ou amical) et peut être très visible quand, par exemple, un patron installe son fils ou sa fille aux commandes de son entreprise. Il constitue un signe de pouvoir car pour imposer un incompétent à un poste clé, il faut en avoir les moyens.

Non, le piston ne prime pas le talent. Si vous n'avez pas de compétences et que l'on vous nomme à un poste à responsabilités, vous êtes sûr d'exploser en vol. En revanche, si vous avez du talent et que vous n'avez pas un minimum d'intelligence relationnelle, votre carrière professionnelle risque de sérieusement s'enliser. Citons cet ancien élève de Polytechnique de 46 ans qui se plaignait de ne pas trouver de job en disant: "Je ne comprends pas, j'ai un QI de 180 et personne ne veut m'engager! Qu'est-ce que c'est que ce pays?" Le problème pour lui n'était pas son QI mais son QE (Quotient Emotionnel) manifestement faible.

Non, tous les patrons du Cac 40 ne sont pas des pistonnés. Ce sont, pour la plupart, des travailleurs précaires - très bien payés - qui ont su tisser un réseau de relations en plus de leur talent de manager. Mais, il suffit de regarder ce qui vient d'arriver à Gilles Pelisson pour comprendre que, du jour au lendemain, leur actionnaire peut les faire sauter. Un vrai pistonné, lui, ne saute jamais.

Non, il ne faut pas surestimer les réseaux des grandes écoles. Certes, la solidarité existe entre les anciens diplômés mais cette union sacrée est souvent source de déception. Si vous êtes un diplômé d'une grande école au chômage, n'attendez pas d'être reçu automatiquement par tous les grands patrons figurant dans votre annuaire!

Oui, le Réseau que l'on se constitue tout au long de sa vie professionnelle est précieux. Oui, il faut le cajoler, l'entretenir et bien le servir.

Oui, à compétences égales, c'est le candidat connu et apprécié par le Réseau, qui décrochera le job ou la promotion. Parce qu'on préfère engager ou promouvoir un candidat "de confiance" qu'un individu dont personne ne peut se porter garant.

Oui, enfin, il serait temps que l'on enseigne le Réseautage dans les écoles et les universités. Mais là, je me répête.

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