Lorsqu'une de vos relations vous incite à activer le Réseau pour trouver votre nouveau job, vous vous retrouvez dans la situation du martien à qui l'on présente un vélo en lui disant: "vas-y, prends-le, tu rejoindras plus vite ta soucoupe volante qui se trouve à 10 kms".

Le martien regarde l'engin étrange qu'on lui a mis dans les pattes. Il en fait le tour, monte sur le cadre, essaye de rouler en agitant les oreilles et tombe.

Avec le Réseau, c'est exactement la même chose. Si l'on ne vous explique pas comment l'utiliser vous n'irez pas très loin et la déception sera aussi grande que les espoirs que vous aurez placés en lui. On ne peut pas comprendre le Networking sans un minimum de formation de base.

Et puis, ensuite, il faut enfourcher le Réseau et commencer à pédaler. Car si les explications sont nécessaires, la pratique est tout aussi indispensable. C'est dans l'action que l'on peut constater que le Réseau, cela marche. Il y aura peut être quelques petites chutes au début mais elles font partie de l'apprentissage et le résultat final le vaut bien.

La recherche d'emploi par le Réseau est une affaire de petits cailloux.

Chaque entretien Réseau est un petit cailloux que l'on pose sur le sol, ce cailloux génère d'autres petits cailloux et le tout forme peu à peu le chemin vers le nouveau job.

Pour illustrer cette envolée lyrique, je vais vous raconter l'histoire de Véronique.

Véronique cherchait depuis plus de 12 mois un poste de Directeur au sein d'un service de communication. Plusieurs pistes détectées par annonces n'avaient rien donné car son Cv s'était retrouvé noyé au milieu de plusieurs centaines de candidatures. Trois postes intéressants avaient été révélés par le Réseau mais Véronique avait échoué en demi- finale ou en finale.

Il y a quelques mois, à l'issue d'un atelier sur l'entretien d'embauche, Véronique déjeune avec Jean-Claude, un candidat rencontré parmi les participants à cette session. Elle lui explique son projet et le fait qu'elle s'intéresse au secteur de l'économie sociale. Jean-Claude lui donne le nom d'une personne à contacter à la Banque xx. Véronique rencontre la directrice quelques semaines plus tard afin que cette dernière valide son profil par rapport à ce secteur particulier. Le rendez-vous se passe très bien mais aucun besoin en recrutement au sein de la banque n'est évoqué .

Et, trois mois plus tard, notre candidate reçoit un coup de téléphone de la Directrice en question qui lui dit: "si vous êtes toujours disponible, votre expérience nous intéresse". Un mois plus tard Véronique prend ses fonctions de Directrice des Relations Extérieures de cette banque.

A noter cependant que Véronique aurait dû, en bonne résauteuse, garder le contact avec son interlocutrice. Heureusement cet oubli ne l'a pas pénalisée.

L'Apec vient de publier les résultats d'une étude sur le recrutement des cadres avec pour titre du communiqué de presse: "emploi cadre: le fantasme du marché caché".

Dans cette étude réalisée auprès des entreprises, il est dit que ces dernières ayant eu un poste de cadre à pourvoir en 2005 ont lancé dans seulement 2% des cas une recherche axée sur le réseau, la cooptation ou la chasse têtes. Plus loin, à la question "comment vous est parvenue la candidature du dernier cadre embauché dans votre entreprise, le réseau sort avec un score de 8%.

Ces chiffres, pour les professionnels de l'outplacement, sont étonnants.

Etonnants car si l'on s'intéresse à l'étude de l'Apec de 2004 sur la mobilité des cadres, 43% de ces derniers déclaraient qu'ils avaient trouvé leur nouveau job "en faisant appel à leurs relations personnelles", comprenez: le Réseau.

Dans le livre "j'ai l'esprit réseau" de Régis Verley et publié par l'Apec, l'auteur explique que les 2/3 des cadres en recherche d'emploi trouvent leur nouveau poste grâce au Réseau.

Quelle est l'explication de cette incohérence de chiffres? Simplement les personnes interrogées. Dans l'étude publiée en 2006, les entreprises sont interrogées. Dans les précédentes études, seuls les cadres étaient interrogés. Il est significatif - et inquiétant - que ces deux populations ne partagent pas la même vision du recrutement.

Mon livre "Trouver le bon job grâce au Réseau" continue de faire chemin et va être l'objet d'un retirage.

Ce succès est, selon moi, le signe de l'excellent "bouche à oreille" dont il a bénéficié. J'ai reçu beaucoup de témoignages positifs de la part de lecteurs m'expliquant qu'ils avaient conseillé la lecture de cet ouvrage à un de leurs amis en "transition professionnelle". Une personne m'a ainsi confié qu'il avait acheté le livre par hasard à l'aéroport de Roissy et que sa lecture avait radicalement changé sa démarche de recherche d'emploi. Une autre m'a dit qu'elle était sortie "chamboulée" d'une de mes conférences à laquelle elle avait assisté car elle s'était rendue compte que le réseautage qu'elle faisait jusque là la conduisait droit dans le mur!

C'est une vraie satisfaction de savoir que ce bouquin est et reste utile. Et qu'il est reparti pour une deuxième vie.

Je réponds au commentaire de Rodolphe concernant Viadeo et Xing.

Je trouve que ces outils Réseau sont très utiles et j'en ai été un des premiers prescripteurs. Ils ne sont agés que de deux ou trois ans et regroupent déjà entre 200 à 500 000 français selon les sites. A mon sens ils sont devenus incontournables dans le cadre d'une recherche d'emploi optimale.

Cela dit, ils ne représentent pas la panacée et la solution miracle au problème de la "transition de carrière. Ils constituent seulement un outil complémentaire qui accélère et facilite l'effet Réseau.

En ce qui concerne les qualités des uns et des autres, je constate que les avis sont très partagés: il y a les fans de Linkedin, ceux qui ne jurent que par Viadeo et les défenseurs de Xing. A chacun de faire son choix. Pour ma part, je suis inscrit sur les trois ( avec en plus: 6nergies, trombi.com, interfrench, etc.) Et puis ces sites ne cessent d'évoluer et de s'améliorer, il faut donc rester attentif aux nouvelles fonctionnalités qu'ils nous offrent (même si hélas elles sont payantes).

Dernier point: leur utilisation. Soyons clair: dans le Réseautage, il y a - et il y aura toujours - des individus peu recommandables. Les sites de networking professionnel les rendent plus visibles mais pas automatiquement plus nuisibles. Il faut les repérer pour mieux les éviter; et ne pas hésiter à dire non.