Réseauter consiste à se rendre visible et lisible pour atteindre son objectif.

Si votre objectif consiste à trouver un nouveau job, vous avez intérêt à activer le réseau et à communiquer avec votre écosystème pour qu'il vous rapproche de vos cibles.

Vous devez aussi bien sûr compter sur les chasseurs de têtes et sur les cabinets de recrutement. Mais pour que ces derniers vous identifient, il faut que vous soyez traçable. Et, pour cela, si vous êtes un ancien élève d'une école d'ingénieurs ou de commerce disposant d'un annuaire d'anciens élèves, vous devez absolument payer votre cotisation annuelle.

Pouquoi? Simplement parce que les recruteurs professionnels sont aujourd'hui abonnés à des bases de données qui compilent semaine après semaine les annuaires de ces grandes écoles. Alinea et EasySearch sont les deux acteurs majeurs de ce type de service. EasySearch, par exemple, compile les profils des anciens élèves de 300 écoles et recense ainsi plus d'un million de cadres. Près de 300 cabinets sont abonnés au produit d'EasySearch.biz et en ont fait un outil de sourcing prioritaire.

Certes, la cotisation annuelle versée à son association d'anciens élèves n'est plus déductible de ses impôts depuis quelques années, mais ce n'est pas une raison pour sortir de l'écran radar des chasseurs!

Le recommandation, c'est le moteur du Réseau. Sans recommandation, le Networking ne fonctionne pas. Sans elle, impossible de quitter le premier cercle et d'aller chercher son job dans les deuxième et troisième niveaux.

Mais la recommandation n'est pas donnée à n'importe qui. On n'ouvre en effet son carnet d'adresses professionnel qu'aux personnes qui nous inspirent confiance.

La recommandation n'est pas donnée automatiquement, elle se demande. Mais attention, vous ne pouvez demander des contacts à votre hôte qu'à la fin d'un rendez-vous Réseau réussi.

En moyenne, on obtient deux noms de personnes à appeler. Quelquefois, ce score tombe à zéro. D'autres fois, il atteint les trois à quatre. Jeudi dernier, Yves me disait qu'il avait récupéré douze contacts provenant de la même personne. A ce titre, il entre dans le Guiness Book des records du Réseau!

Une bonne recommandation ouvre toutes les portes. Avec deux recommandations, c'est le tapis rouge qui se déroule devant vous.

Les meilleurs pourvoyeurs de recommandations se trouvent chez:

- les anciens chercheurs d'emploi ayant utilisé le Réseau pour obtenir leur job actuel;

- les super réseauteurs

- les responsables des alliances et partenariats en entreprise

- les jeunes retraités

Rarement dans son réseau proche.

La sérendipité, c'est l'art de trouver des choses qu'on ne cherche pas en cherchant quelque chose d'autre de précis. Les meilleures illustrations de la sérendipité sont la découverte de la pénicilline et celle du post-it.

En recherche d'emploi via le Réseau, la sérendipité est un élément important à prendre en compte car c'est souvent en cherchant un poste précis dans une entreprise ciblée que l'on trouve, par un connecteur, un job tout aussi intéressant dans une société que l'on avait pas détectée.

Walter B. Cannon est un auteur de référence sur ce sujet. Il explique que pour être prêt à trouver des choses comme par hasard ou par chance, il faut être particulièrement curieux et vigilant. Il faut être "aware", ouvert, les antennes déployées et sans a priori.

Comme le dit Anne Ancelin Schützenberger: "Le concept de sérendipité serait donc une coïncidence synchronique  signifiante et importante pour le sujet, facilitée par la qualité d'ouverture d'esprit, et le don d'apercevoir les choses nouvelles non prévues, d'y réagir et d'en tirer parti pour son bien et celui d'autrui". 

Conclusion: dans votre activation Réseau, soyez sérendipital, sérendipitaire, sérendipitif, sérendipitaure. Enfin, tout ce que vous voulez mais soyez ouvert et curieux des hasards et coïncidences.

Cela arrive rarement, mais cela peut se produire: une personne du Réseau refuse de vous recevoir.

Si votre activation Réseau fonctionne bien par ailleurs, il ne fait pas s'en inquiéter, cela fait partie du jeu et des statistiques: une personne sur vingt en moyenne refuse de vous rencontrer. On a beau se dire que c'est normal, c'est tout de même agaçant.

Comment traiter le problème?

Je vous propose la méthode suivante: écrivez une lettre (et non un mail) à cette personne. Je vous propose par exemple le texte suivant:

Cher Monsieur,

Je vous remercie de votre prompte réponse à ma modeste demande de rencontre.

J'ai bien noté que vous ne souhaitiez pas me rencontrer et m'aider dans le cadre d'un entretien de conseil et d'information.

Si vous n'y voyez pas d'inconvénient, je ferai part de votre étrange décision à votre bon ami Nicolas Saskowinski qui m'avait pourtant fortement recommandé de venir vous voir.

Votre prose étoilée de quelques savoureuses fautes d'orthographe émanant manifestement d'un esprit fatigué par les médicaments et le surmenage me fait comprendre que la solidarité relève, pour vous, de l'hyperbole la plus azimutée. Dans les quelques lignes poussives et éminement toxiques que vous avez produites, je perçois également que votre bienveillance se situe peu ou prou au niveau de celle de l'orang outan.

Une rapide recherche sur Internet me confirme que votre esprit réseau est au stade de la paramécie et que votre e-réputation oscille entre le trou noir et le plus profond néant.

En vous remerciant encore d'avoir pris la peine de me répondre, je vous prie d'agréer, cher Monsieur, l'expression de mes salutations les plus compatissantes.

Pierre-Paul Jacques

La lettre est terminée. Cela vous a fait du bien. OK, c'est bon. Maintenant vous pouvez la déchirer et passer à la suite de votre activation Réseau.

La carte de visite est l'outil indispensable du réseauteur professionnel.

Tout bon réseauteur doit toujours avoir sur lui un stock de cartes de visite et il doit les donner à tout interlocuteur qu'il rencontre dans sa démarche de Networking. Pour ne jamais être pris de court en la matière, je vous conseille:

1) de commander un bon stock de business cards dès le départ et d'anticiper les "retirages".

2) de toujours en avoir dans son portefeuille, dans son sac, sa mallette, sa voiture, chez soi et au bureau.

En ce qui concerne le look de votre carte de visite, il convient de préciser quelques points importants:

1) si vous êtes salarié d'une société, vous dépendez de la charte graphique de l'entreprise. Priez pour que celle ci ne soit pas issue de la créativité débridée d'un sympathique et fantasque graphiste qui s'avère être aussi le jeune neveu de la Présidente...

2) si vous êtes consultant, je vous conseille de faire dans la sobriété. Je vois quelquefois des cartes de visite professionnelle dont le fond est constitué d'un paysage champêtre, d'un fauve improbable, d'un dessin d'enfant, d'un immeuble lambda, etc. C'est franchement perturbant car cela ne communique rien sauf peut être le coté artiste manqué de l'individu qui vient de vous la remettre.

3) si vous êtes en recherche d'emploi, investissez aussi dans la sobriété. Evitez la couleur, restez dans le bon vieux fond blanc. Evitez les logos, sinon on pensera que vous êtes un consultant qui cherche des missions. Ne cèdez pas à la tentation de prendre des cartes gratuites, ces cartes molles qui, à leur dos, sont marquées d'un "Généreusement offert par Cartalademande" plombent votre image. Investissez dans la qualité du support et dans l'épaisseur du carton. Faites des essais de typo et trouvez en une qui vous corresponde. Ne mettez pas de titre, sauf si vous avez un métier clairement identifié et que vous cherchez le même type de poste (exemple: Directeur Financier). 

Donnez votre carte pour récupérer celles de vos interlocuteurs. Annotez ces dernières mais, par pitié, pas devant la personne. Je ne plaisante pas, cela m'est arrivé il y a deux ans à l'issue d'une de mes conférences!

Classez les cartes ainsi glanées dans différents classeurs et revisitez les souvent. Le simple fait de les revoir vous donnera des idées de contact ou de mise en contact. Et bien sûr, servez-vous en pour mettre à jour vos fichiers sur Excell, sur votre Blackberry, etc.