Vincent Nouzille sort, cette semaine, un ouvrage intitulé: " La République du copinage". Le magazine Marianne en fait sa couverture et la lecture de l'article de 11 pages du même Nouzille donne envie d'acheter le livre. Cette enquête de ce spécialiste des réseaux de pouvoir suscite plusieurs commentaires:
1) ce livre choc, pour reprendre les termes de l'article de Marianne, explique sans grande surprise comment: "l'influence se mesure aux réseaux que l'on fréquente... Issus des mêmes milieux sociaux, habitants les mêmes quartiers, fréquentant les mêmes cénacles, ayant généralement les mêmes opinions, les nantis savent, mieux que les autres, se servir de ces connivences pour préserver leurs privilèges."
2) si Nouzille liste un certain nombre de réseaux bien connus (les inspecteurs des finances, les Corses, les francs-maçons, les journalistes, les X-Ponts, les anciens élèves de grandes écoles, etc.), il y ajoute, ce qui constitue un apport intéressant, de nouveaux réseaux influents: les femmes, les gays, les militants de la diversité, etc.
3) Il met en exergue un métier peu connu en France: les lobbyistes. Il leur prête beaucoup d'influence et leur fait du coup une super publicité! A le lire, on a l'impression que ces quelques spécialistes font la pluie et le beau temps dans l'hexagone.
4) A la lecture de l'article, on pourrait croire que pour devenir riche et puissant, il suffit d'appartenir aux bons réseaux, de payer sa cotisation et de grenouiller.
La réalité est plus complexe. Il est clair que, dans la vie professionnelle, l'individu isolé est désavantagé. C'est donc un réflexe de survie nécessaire de s'entourer d'alliés et d'intégrer des tribus, des clans, des groupes, des clubs, des associations, etc.
Faire du réseautage constitue une activité naturelle et positive. Mais il ne faut pas confondre le Networking avec le piston, le lobbying ou le trafic d'influence. Cela n'a rien à voir. Or beaucoup d'articles et de livres sur le sujet des réseaux font encore hélas cet amalgame.