Connaissez-vous le guanxi?
Le guanxi est le réseau relationnel que tout chinois qui veut réussir, doit constituer autour de lui.
En Chine, l'identité de l'individu tourne autour de la notion de "face". Le chinois dépend des autres pour savoir qui il est. Il se nourrit du regard du groupe. C'est son entourage qui lui confère la "face". Dès lors, pour lui, il est important de se créer des relations afin d'accroître sa "face" et de s'entraider pour renforcer le lien. Parler d'un homme qui a une "grande face", c'est évoquer un individu qui a réussi et qui possède un vaste réseau. Perdre la face est le pire qui puisse arriver à un chinois, cela correspond pour lui à l'anéantissement social.
Le guanxi est donc au coeur de la vie professionnelle. Le bon manager à la chinoise recherche le consensus pour ne pas froisser son réseau et respecter les "faces" de ses membres. En cela il diffère du manageur occidental qui privilègie l'individualisme et le volontarisme. Le chinois a tendance à se retrancher derrière son équipe, à fuir les conflits et les joutes verbales. Pour le français l'affectif ne doit pas interférer avec le travail, alors que dans la pratique chinoise, tout se résout par les sentiments. Au point que les repas et les sorties peuvent prendre plus d'importance que les réunions.
Autre différence, contrairement à l'européen, le chinois n'érige pas de cloison entre sa vie privée et sa vie professionnelle. Le réseau social de l'individu mèle aussi bien ses relations de travail, ses amis et sa famille. La tradition chinoise fonctionne via les groupes d'appartenance: exister n'est possible que si l'on appartient à une mini communauté. Toute personne isolée suscite la méfiance et le rejet. Etre accepté commande d'éviter les affrontements et donc de toujours rechercher l'accord de tous. Au risque de susciter l'agacement des occidentaux devant ce qu'ils perçoivent comme de la lenteur et un manque d'efficacité.