Lorsque Jacques me raconte son histoire, il est catastrophé. Il se dépeint comme un endormeur public! Il se dit que son parcours et sont projets sont tellement passionnants qu'ils provoquent un assoupissement immédiat chez tout interlocuteur d'un certain niveau!

Pour le rassurer, je lui rappelle qu'il est sorti de cet entretien avec le nom de deux personnes à rappeler de la part du Président. Mais cela ne suffit pas, Jacques est ébranlé par cette expérience traumatisante et par l'image négative qu'il croit avoir laissé.

Quelques jours plus tard, Jacques m'appelle. Sa voix est redevenue joyeuse. Il me lance: "Je viens d'avoir un mail de la personne qui m'a mis en contact avec le Président. Ce dernier lui a dit que j'étais quelqu'un de très intéressant et qu'il avait tout particulièrement apprécié notre entretien! Il veut parler de moi à un de ses amis que mon profil pourrait intéresser"

Jacques constate que son interlocuteur s'est endormi pendant cet entretien Réseau important. Il connaît ce qu'il est convenu d'appeler "un grand moment de solitude". Il s'arrête de parler pour vérifier si le silence est succeptible de réveiller le Président. Mais cela ne produit aucun effet. Un instant, l'idée de se lever et de partir sur la pointe des pieds lui traverse l'esprit mais il se dit que cette solution comporte un certain nombre d'inconvénients.

Il décide alors de continuer de parler et d'attendre que son hôte veuille bien se réveiller. Il reprend donc son discours là où il l'avait laissé et se force à utiliser des intonations plus marquées.

Résultat: au bout de quelques minutes, son interlocuteur se réveille et reprend la conversation comme si rien ne s'était passé.

Question: à votre avis, quelle a été la suite de cette histoire vraie?

Réponse: demain dimanche.

Histoire vraie. Du vécu Réseau "live".

Jacques a rendez-vous avec une personnalité importante du monde des affaires. Cette rencontre est capitale pour lui car ce monsieur d'un certain age possède un carnet d'adresses long comme le bras! Pas question de se planter. Nous effectuons une préparation minutieuse chaque mot est posé et les différentes hypothèses sont décortiquées une à une.

Le rendez-vous débute. Jacques se présente. L'échange commence et lors d'un développement (trop long?) de Jacques, son interlocuteur s'endort lourdement dans son fauteuil de Président.

Question: à la place de Jacques, qu'auriez-vous fait?

A demain pour la réponse.

La sérendipité, c'est l'art de trouver des choses qu'on ne cherche pas en cherchant quelque chose d'autre de précis. Les meilleures illustrations de la sérendipité sont la découverte de la pénicilline et celle du post-it.

En recherche d'emploi via le Réseau, la sérendipité est un élément important à prendre en compte car c'est souvent en cherchant un poste précis dans une entreprise ciblée que l'on trouve, par un connecteur, un job tout aussi intéressant dans une société que l'on avait pas détectée.

Walter B. Cannon est un auteur de référence sur ce sujet. Il explique que pour être prêt à trouver des choses comme par hasard ou par chance, il faut être particulièrement curieux et vigilant. Il faut être "aware", ouvert, les antennes déployées et sans a priori.

Comme le dit Anne Ancelin Schützenberger: "Le concept de sérendipité serait donc une coïncidence synchronique  signifiante et importante pour le sujet, facilitée par la qualité d'ouverture d'esprit, et le don d'apercevoir les choses nouvelles non prévues, d'y réagir et d'en tirer parti pour son bien et celui d'autrui". 

Conclusion: dans votre activation Réseau, soyez sérendipital, sérendipitaire, sérendipitif, sérendipitaure. Enfin, tout ce que vous voulez mais soyez ouvert et curieux des hasards et coïncidences.

Un projet de loi est actuellement à l'étude en Allemagne: il s'agit d'interdire aux recruteurs de consulter Facebook pour sélectionner et évaluer les candidats pour un poste. Ne souriez pas, c'est vrai. Avec une telle loi, le cabinet de recrutement, le chasseur de têtes ou le DRH aurait le droit de scruter les profils sur linkedIn, Xing et Viadeo mais Big Brother ne lui permettrait plus d'aller fouiller sur Facebook pour dénicher la photo de beuverie, le commentaire non politiquement correct, le tag assassin ou la révélation croustillante capable de descendre en flammes le chercheur d'emploi à la vie trépidante affichée.

Les médias allemands considèrent que ce projet de loi a très peu de chances de passer car il est difficilement applicable. Comment, en effet, vérifier si un RRH a consulté le profil Facebook d'un candidat avant de l'éliminer?

Au delà du caractère étonnant d'une telle idée, cette information souligne deux éléments évidents:

1) il faut inviter les adeptes du réseautage social en ligne à contrôler régulièrement les informations les concernant sur Facebook;

2) les sites de réseautage social constituent désormais un réflexe automatique pour une grande majorité de recruteurs.