Ronald Wayne constitue pour moi l'exemple parfait de la personne qui joue au super loto du Réseau, gagne le gros lot et perd le ticket.
En 1975, Ronald, 41 ans, ingénieur chez Atari, rencontre Steve Jobs au détour d'un couloir de cette société mythique de l'époque. Steve exerce un petit boulot d'étudiant dans la boite : il répare les consoles pour quelques dollars par jour. Les deux hommes sympathisent autour d'une tisane et Steve présente Ronald à Steve Wosniack. C'est le début d'une amitié qui débouche sur des heures passées ensemble, le soir, après les heures de bureau, à bricoler du matériel informatique.
Le courant passe si bien entre les trois hommes que le 1er avril 1976, la société Apple est créée et que Ronald obtient 10% des parts !
Mais, patatras, le 13 avril 1976 - soit moins de quinze jours après - Ronald décide de vendre ses 10% pour la somme de 800$ à ses deux associés. Il jette l'éponge car il considère que cette aventure avec les deux sympathiques gamins est trop risquée.
Il continue sa carrière chez Atari puis dans d'autres sociétés - jamais chez Apple - jusqu'à sa retraite qu'il consacre à sa passion : la philatélie.
S'il avait garder ses parts de l'époque, elles vaudraient aujourd'hui la bagatelle de 60 milliards de $.
Cerise sur le cake : dans les années 90, Ronald Wayne vend l'original du contrat d'association qu'il le liait à Jobs et Wosniack pour 500 $. Ce même contrat sera vendu 1,6 million de $ en 2011.
Laissons le dernier mot à Ronald : « Si j'étais resté à bord, je serais incroyablement fortuné mais je serais également l'homme le plus riche du cimetière, après être mort d'une crise cardiaque. À ce moment, Steve Jobs venait d'acheter pour 15 000 $ de matériel, et j'étais concerné pour 10 % du montant. Je n'avais aucune idée où je pourrais trouver une telle somme. J'étais déjà assez stressé dans ma vie comme ça. Je voulais une vie tranquille ».
Comme quoi le Réseau, ce sont certes des opportunités mais aussi le choix de les saisir. Ou non.