C'est l'histoire entendue d'un recrutement en 2014.
Le Président Directeur Général et le Directeur Général échangent leurs points de vue sur les candidats au poste ouvert de Directeur Marketing.
PDG : Alors, Philippe, qui est pour vous le meilleur candidat pour le poste ?
DG : Il n'y a pas photo, c'est le candidat rencontré lundi, l'actuel Directeur Marketing de Globus, qu'il faut prendre. Il coche toutes les cases en termes de compétences et d'expérience et sa personnalité colle parfaitement avec les valeurs de notre entreprise.
PDG : Mmm
DG : Vous n'êtes pas de mon avis ?
PDG : Effectivement sur le papier, c'est un excellent candidat. Mais il y a un gros problème.
DG : Ah oui, lequel?
PDG : il n'a pas fait la même école que nous deux ! Il est diplômé de l'école concurrente !
Moralité : le recrutement s'est orienté vers un autre candidat qui avait fait LA bonne école. Cette histoire est désolante. Elle traduit hélas les petites guerres stériles que certaines écoles se livrent encore en France alors que la compétition est internationale et se moque éperdument de ces querelles de clocher.
Commentaires
C'est une vraie histoire ?
...
effarant !
L'histoire n'est pas surprenante en soi. Elle ne fait que se répéter année après année. Mais devons-nous avertir les jeunes de cet écueil éventuel ? Devons-nous les encourager à travailler pour des entreprises étrangères, en France comme à l'étranger ?
Pour ma part, j'ai commencé ma carrière professionnelle sans diplôme. Parce que j'étais dans un groupe américain, j'ai pu gravir les échelons. Mes collègues attirés par des sirènes des compagnies du même secteur mais françaises savaient pertinemment le jour de leur embauche quel serait le niveau maximum de rémunération et de responsabilité grâce à leur diplôme.
Cela montre à mon avis ce que j'appelle "le mythe de la performance en entreprise". Au lieu de penser à croiser les réseaux, ils préfèrent se la jouer "intra muros"! Désolant!
Et oui, c'est pathétique.
On pourrait décliner cet article avec :
- Effectivement c'est un bon candidat mais il n'a pas de doctorat
- Effectivement, c'est un bon candidat mais il n'est pas universitaire
- Effectivement, c'est un bon candidat mais il ne fait partie de l'EN
- Effectivement, c'est un bon candidat mais il n'est pas fonctionnaire
... etc ...
En France, ce qui prime avant tout, c'est le recrutement de bout de papier ou de statut. Les compétences et les savoir faire viennent après. Et l'on place des gens qui n'ont pas forcément leur place ...
A quand une véritable interrogation sur les modes de recrutement et une remise en cause de tous ces recruteurs qui se contentent de remplir des grilles et de placer les candidats dans les bonnes cases...
Allez, messieurs-dames les recruteurs, je suis sûr que vous pouvez faire preuve de plus d'intelligence ...
Affligeant !
On pourrait discuter longtemps sur l'habitude qu'ont pris les recruteurs français de mettre les candidats "dans les cases"...quitte à se priver des meilleures compétences ?? Ces attitudes laissent interrogatif surtout en temps de cris où un regard "extérieur sur un secteur d'activité pourrait être à l'origine de nouvelles idées, d'un nouvel élan. Mais non, sortir de sa zone de confort fait peur ! on préfère se rassurer en embauchant des clônes ! Fort heureusement, l'esprit des jeunes dirigeants de start up est différent et oh combien plus énergisant. Il est urgent de repenser les modes de recrutement en terme de TALENTS et non plus seulement en recherchant le COPIE COLLE d'un profil déjà connu en interne...
Que des chasseurs de tête me recommandent de mettre sur mon CV, juste en dessous de mon nom, la mention de mon école de commerce m'a scié... j'ai 43 ans et si je retiens beaucoup de chose de mes 3 ans passés dans cette grande école, j'ai plus appris encore en 18 ans d'expérience professionnelle !