L'anthropologue américain Edward Hall expliqua en 1963 que la proxémie était une notion clé pour comprendre les rapports humains. Selon lui, chaque personne a besoin d'une bulle de protection et de sécurité pour se sentir bien. Les dimensions de cet espace protecteur varient: 15 à 45 cm pour les intimes, 45 à 120 cm pour les amis, et plus de 120 cm pour les inconnus. Elles sont également différentes selon les cultures.
Cette zone est d'autant plus importante aujourd'hui qu'elle est violée de façon régulière dans la vie de tous les jours. Il suffit de prendre le métro ou le bus aux heures de pointe pour s'en rendre compte. Le franchissement répété de ces seuils de tolérance expliquent un certain nombre d'incivilités, de violences verbales ou tout simplement, d'accès de mauvaise humeur.
Activer le Réseau consiste, le plus souvent, à rencontrer des interlocuteurs que l'on ne connaît pas. Il s'agit donc d'entrer dans leur bulle de confort, avec leur assentiment. Il est donc normal qu'au début d'un entretien Réseau avec une personne que l'on rencontre pour la première fois, l'atmosphère soit neutre et qu'une certaine distance existe. Et c'est toute la magie du Réseautage de permettre que la personne qui nous reçoit accepte que l'on entre dans son espace mental et physique protégé. Dans un de mes livres sur le Réseau j'appelle "point d'ignition" le moment où l'interlocuteur Réseau passe de l'écoute polie et prudente à un réel intérêt pour le visiteur et son projet.
En d'autres termes, l'utilisation pertinente du Réseau permet d'être invité à entrer dans la bulle protectrice de la personne rencontrée. Le challenge consiste à y rester de façon discrète et durable. Car n'oublions pas que le contact réseau efficace, c'est la personne qui se souvient de nous et nous appelle lorsqu'elle entend parler d'une opportunité correspondant à notre projet.
(Ce post est inspiré de l'article du Point intitulé "Le triomphe des mal élevés - 17 juillet 2014)