Carlo Cipolla, dans son livre "Les lois fondamentales de la stupidité humaine" classe les individus en quatre catégories: les intelligents, les bandits, les crétins et les stupides.
Il part du principe que, dans l'interaction entre deux individus, chacun tire de l'autre un gain ou une perte et, en même temps, cause un gain ou une perte.
Il existe donc quatre schémas possibles ++ ; - + ; + - ;-- qui expliquent les quatre types d'individus.
L'intelligent est celui qui agit avec une autre personne en entraînant un gain pour les deux.
En revanche, le crétin mène une action où il subit une perte et produit un avantage pour son interlocuteur.
Le bandit correspond au schéma inverse puisque ce dernier tire un gain de son action et fait perdre l'autre.
Enfin, le stupide est "celui qui entraîne une perte pour un autre individu ou pour un groupe d'individus, tout en ne tirant lui-même aucun bénéfice et en s'infligeant éventuellement des pertes".
Cipolla constate plusieurs choses:
1) On sous-estime toujours inévitablement le nombre d'individus stupides existant dans le monde.
2) Les stupides sont partout, dans toutes les classes sociales, dans tous les métiers, même chez les prix Nobel.
3) Les intelligents sous-estiment toujours la puissance destructrice des stupides.
5) L'individu stupide est plus dangereux que le bandit.
Les réseauteurs avertis trouveront un grand bonheur à lire Cipolla. En analysant leur pratique du Networking, ils constateront que le Réseau fonctionne parfaitement s'il se fait entre personnes "intelligentes". Ils reconnaîtront ça et là quelques stupides qui bêtement ne jouent pas le jeu. Ils devront surtout faire attention à ne pas devenir des bandits… Pour ce qui est du crétin, je fais confiance au bon réseauteur pour échapper à cette catégorie.
L'auteur - le livre. Carlo M. Cipolla (1922 - 2000) était professeur d'économie à l'université de Berkeley et à l'Ecole Normale Supérieure de Pise. Il a publié aux Etats-Unis, en 1976, un livre intitulé "The Basic Laws of Human Stupidity". Ce livre vient enfin d'être édité en français aux Presses Universitaires de France. Il fait une soixantaine de page et coûte 7 euros.
Commentaires
Personnellement j'appliquerais bien ces 4 schémas à l'estime que l'on a de soi et à celle que l'on porte aux autres :
+ + : je suis qq'un de bien, l'autre aussi (il n'y a pas de petit verre ou de grand verre, l'important c'est qu'il soit rempli). Posture idéale.
- + : je suis nul, le reste de la planète m'étant supérieur (frustration, dépression)
+ - : je suis bien au-dessus de mes congénères, ça me permet de m'imposer (ou de survivre, ça dépend du point de vue)
- - : tout est bien négatif, moi et les autres, ce qui peut induire une vision anarchiste/terroriste ou collectivement suicidaire
Selon les circonstances, on peut basculer d'un schéma à l'autre
La théorie est intéressante. On assiste actuellement, en Syrie, à une belle illustration de la typologie, et surtout de l'interaction entre les différentes catégories. On y voit un pouvoir "stupide" qui se laisse manipuler par des "bandits" russes et chinois, lesquels, sous prétexte de le soutenir, se mettent en position d'obtenir un "+" pour le lacher.
Pour le reste de la communauté internationale, restent deux rôles. Lequel choisira-t-elle ?
Pour revenir au réseau, dans un cas comme celui-ci l'intelligent devra composer avec le bandit pour maintenir le réseau vivant, c'est à dire pour éviter son blocage. Car les stupides ont cette capacité, nous faire douter de l'intérêt de l'interaction et de la collaboration qu'offre le réseau.